iSCSI

Date: 2016-07-19

Tags: PXE iSCSI info réseau

Depuis un moment, j’ai réussi a me débarasser de mes disquettes de boot en démarrant par le réseau avec PXE (voir les articles concernant PXE).

Il est même possible de se passer entièrement de disque dur avec Linux et NFS, mais ce n’est possible qu’avec quelques systèmes basés sur UNIX. Pour utiliser DOS avec un système plus gros qu’une disquette, ou même Windows sans disque-dur, c’est une autre histoire puisqu’ils ne sont installables que sur un disque-dur visible par le bios.

Serveur/Target

On va installer le service iscsitarget et le module noyau iscsitarget-dkms

On ajoute les images (ou disques physiques/RAID) à partager dans le fichier /etc/iet/ietd.conf en respecant les noms “iSCSI Qualified Name” :

Target iqn.2007-01.org.exacnet:foobar.1
    IncomingUser
    OutgoingUser
    Lun 0 Path=/media/stuff/iscsi/foobar,Type=fileio
    Alias foobar
    

Ici, le disque iqn.2007-01.org.exacnet:foobar.1 est relié au fichier /media/iscsi/foobar, qui est une image de disque (crée avec la commande dd).

Une fois le fichier mis à jour, il faut redémarrer le daemon iscsitarget :

# /etc/init.d/iscsitarget restart
[ ok ] Restarting iscsitarget (via systemctl): iscsitarget.service.

On peut aussi afficher la liste des disques partagés :

# cat /proc/net/iet/session
tid:1 name:iqn.2001-01.org.exacnet:foobar.1
    sid:17796167515963456 initiator:iqn.2001-01.org.exacnet:foobar
            cid:0 ip:192.168.3.100 state:active hd:none dd:none[/quote]

La commande ietadm permet d’administrer le service iSCSI de façon non-persistante, et il est aussi possible de sécuriser iSCSI (simple authentification, les données passent toujours en clair).

Client/Initiator (Linux)

Le package open-iscsi fournit les commandes nécessaires pour utiliser un client iSCSI.

On commence par “découvrir” les machines du réseau qui utilisent le protocole iSCSI :

# iscsiadm --mode discovery
localhost:3260 via sendtargets
192.168.3.3:3260 via sendtargets

On va vérifier les disques accessibles sur la machine 192.168.3.3 :

# iscsiadm --mode discovery -t sendtargets -p 192.168.3.3
192.168.3.3:3260,1 iqn.2001-01.org.exacnet:foo
192.168.3.3:3260,1 iqn.2001-01.org.exacnet:bar
192.168.3.3:3260,1 iqn.2001-01.org.exacnet:foobar.1

La commande [quote]iscsiadm -m node[/quote] permet aussi de lister tous les disques accessibles, peu importe sur quelle machine.

On peut ensuite choisir un disque et l’attacher à la machine :

# iscsiadm -m node --targetname "iqn.2001-01.org.exacnet:foobar.1" --login
Logging in to [iface: default, target: iqn.2001-01.org.exacnet:foobar.1, portal: 192.168.3.3,3260] (multiple)
Login to [iface: default, target: iqn.2001-01.org.exacnet:foobar.1, portal: 192.168.3.4,3260] successful.

L’attachement est effectué avec succès, mais il faut connaître le nom de périphérique qu’a attribué le système au disque :

# dmesg |tail -n 20
scsi20 : iSCSI Initiator over TCP/IP
scsi 20:0:0:0: Direct-Access     IET      VIRTUAL-DISK     0    PQ: 0 ANSI: 4
sd 20:0:0:0: Attached scsi generic sg2 type 0
sd 20:0:0:0: [sdb] 409600 512-byte logical blocks: (209 MB/200 MiB)
sd 20:0:0:0: [sdb] Write Protect is off
sd 20:0:0:0: [sdb] Mode Sense: 77 00 00 08
sd 20:0:0:0: [sdb] Write cache: disabled, read cache: enabled, doesn't support DPO or FUA
sdb: sdb1
sd 20:0:0:0: [sdb] Attached SCSI disk

On peut ensuite monter le disque et l’utiliser comme s’il s’agissait d’un disque local :

# mount /dev/sdb1 /mnt/

Une fois l’utilisation terminée, on peut détacher le disque :

# iscsiadm -m node --targetname "iqn.2001-01.org.exacnet:foobar.1" --logout 
Logging out of session [sid: 3, target: iqn.2001-01.org.exacnet:foobar.1, portal: 192.168.3.3,3260]
Logout of [sid: 3, target: iqn.2001-01.org.exacnet:foobar.1, portal: 192.168.3.3,3260] successful.

Il est possible de faire plusieurs choses un peu bizarres comme du RAID, ou de monter le même disque (même iqn) à travers plusieurs adresses IP. C’est utile pour des systèmes tolérants aux pannes, mais inutile et compliqué pour un simple “bricolage”.

Client/Initiator (PXE)

Pour un seul disque, il n’y a que 3 opérations à faire :

  1. Régler le nom du disque set initiator-iqn iqn.2001-01.org.exacnet:foobar.1
  2. “Accrocher” le disque iSCSI sanhook iscsi:192.168.3.3::::iqn.2001-01.org.exacnet:foobar.1
  3. booter : sanboot

En fait, les paramètres par défaut d’iPXE suffisent pour un seul disque. Si on veut en mettre plusieurs, il faut spécifier l’identifiant de chaque disque.

  1. set initiator-iqn iqn.2001-01.org.exacnet:foo
  2. sanhook –drive 0x80 iscsi:192.168.3.3::::iqn.2001-01.org.exacnet:foo
  3. sanhook –drive 0x81 iscsi:192.168.3.3::::iqn.2001-01.org.exacnet:bar
  4. sanboot

Dans ce cas, les disques foo et bar seront attachés, et le sytème bootera sur le disque foo, et ça ne fonctionne pas sans donner l’IQN du premier disque.

Utilisation et Performances

On peut installer un système d’exploitation sur un disque iSCSI ou son image comme s’ils étaient des disques physiques. DOS s’installe sans problème avec QEMU ou une machine physique ayant booté par PXE.

Avec mon serveur un peu ancien et peu performant (Intel Celeron 600MHz), le débit est entre 6.5 et 8Mio/s et les temps d’accès entre 2 et 10ms selon la charge du serveur (en ethernet 100Mbit/s).

Pour l’instant, je n’ai pas réussi à faire fonctionner Windows (j’ai testé les versions 3.1 et 98 sans succès) en bootant depuis un disque iSCSI, mais DOS et Linux fonctionnent sans problème.

Références

Electronics Électronique puissance semiconducteur semiconductors power Hardware CPE INSA Xavier Bourgeois

Xavier