USB Power-pack 18650

Date: 2017-03-03

Tags: chinoiserie teardown

J’ai gagné un power-pack qui ressemble fort à une Chinoiserie. D’après ce qui est marqué sur la boite, il est capable de fournir 5V à 500mA, et d’avoir une capacité de 2.6Ah. Comme j’ai suspecté la Chinoiserie, je me suis dit que ça vallait le coup de tester la chose.

Démontage

Deux vis tiennent une sorte de tiroir qui glisse dans la coque, avec une cellule 18650 notée “ASO QP2P091EH 801780 SZN” collée sur le tiroir. Aucune datasheet ne sort après des recherches, par contre on en trouve à vendre sur des sites Chinois bien connus. Le PCB est simplement clipsé dans le tiroir.

Vis cachées sous le sticker Boitier, batterie et convertisseur

Batterie

Dans l’état d’origine, la batterie était déchargée à 3.4V (elle est probablement restée stockée longtemps), après un premier cycle à 4.1V -> 3V à 1A, la forme de la courbe (plateau peu pentu entre 3.8V et 3.65V, début de coude à 3.1V, capacité de 2.0Ah), ça suppose une batterie Li-po récente, chargée à 4.2V et déchargée jusqu’à 2.7V. Un second cycle complet (4.2V -> 2.7V à 1A) à donné 2.49Ah, pas si mal pour des batteries données pour 2.6Ah.

Déchargement de la batterie

Sur cette courbe, on affiche la tension de la batterie en fonction de la durée de la décharge (courant constant à 1A). La capacité peut se trouver en multipliant le courant par la durée de décharge (2.49Ah ici).

Convertisseur Boost

Le PCB est très compact avec des composants sur les deux faces, mais le convertisseur boost utilise totalement la face du dessus.

Alimentation boost, top

Protections

Avant de commencer, il faut tester si le convertisseur est fiable et ne risque pas cramer ce qui est branché dessus, ou bien de détruire la batterie.

Du coup les protections ne protègent que la batterie, il n’y a aucune autre protection. Il est possible de consommer jusqu’à 1A avant que la tension de sortie chute en dessous de 4.5V (parfois en dessous de la tension d’entrée si on continue à augmenter le courant de sortie). Il ne semble pas y avoir de limite de température non-plus, puisqu’en dissipant plus de 3W dans un chip SOT223 et une diode, pendant plusieurs minutes, aucune protection ne se déclanche.

Schéma

Ce convertisseur est sur une seule face du circuit imprimé, avec un circuit intégré en SOT-223 (B3P4A, datasheets introuvables), une self (non-mesurée), une diode Schottky SS14 (1A, 40V, 300pF), et une minuscule capa (20µF). À noter qu’il n’y a pas de capacité pour découpler la batterie (l’ESR est censé être faible et les fils courts), du coup il a fallu souder une capacité de 220uF (l’ESR importe peu) pour compenser les câbles de mesure un peu longs et l’alimentation de labo.

Points de test et capacité de découplage (Banana for scale)

Rendement

J’ai mesuré le rendement en variant la tension d’alimentation de 2.8V à 4.3V, pour plusieurs valeurs de courants de sortie : 10mA, 100mA et 500mA (le rendement à 1mA est autour de 30%, mais ne correspond à aucun cas réaliste).

Rendement en fonction de la tension d’entrée

J’ai aussi mesuré le rendement à tension d’alimentation constante (3.7V) et en faisant varier le courant de sortie de 0 à 500mA.

Rendement en fonction du courant de sortie

Le rendement de 83 à 86% est une bonne surprise pour une Chinoiserie, et la plage de rendement est assez large. En général, on peut espérer autour de 90% d’une alimentation boost de cette puissance, et il ne faut pas oublier que la LED consomme 2mA sur le +5V (très visible à faible charge).

Consommation à vide

Le courant de fuite, lorsque l’alimentation est arrêtée est négligeable devant l’auto-décharge de la batterie (la batterie devrait être déchargée au bout de 7 ans). En pratique, on mesure entre 20 et 60µA en fonction de la tension d’alim.

Ripple

Pendant certains tests, j’avais remarqué un couinement audible, avant de rajouter une capacité de découplage de la batterie, du coup j’ai supposé que la CEM n’a pas trop été recherchée.

J’ai mesuré les cas extrêmes (3V, 1mA; 3V, 500mA; 4.2V, 1mA; 4.2V, 500mA), tout en vérifiant le comportement de cas intermédiaires. Bingo, la tension de sortie a un ripple énorme (100mV à vide, 60mV en faible charge à 4.2V, et 200mV au courant maximal). La forme de la tension au noeud de switch montre beaucoup de rebonds à faible courant de sortie. On peut aussi voir que la régulation n’est pas très stable (sous-modulation), et la tension de sortie n’est pas toujours bien régulée.

Ondulation et oscillation à 3V-100mA Ondulation à 3V-500mA

Chargeur

Le BMS, le chargeur et les autres composants (LEDs, switch, nmos) sont montés sur la face du dessous du PCB.

Chargeur, bottom

Le chargeur est une copie d’un LTC4054-4.2 en boitier SOT23-5 (marquage LTH7). La résistance de “programmation” de 1.8kΩ règle le courant de charge à 555mA, mesurés à 500mA. C’est un chargeur linéaire, du coup le chip est plutôt chaud en début de charge (1W dissipés).

Courant de charge en fonction de la tension de batterie

On peut vérifier quelques données :

Correction

Les soudures des câbles de batterie m’ont paru un peu fragiles, et le câble négatif est à quelques mm du terminal de batterie. Un peu de scotch isolant ne peut pas faire de mal.

L’isolant ne peut pas faire de mal

Références

Electronics Électronique puissance semiconducteur semiconductors power Hardware CPE INSA Xavier Bourgeois

Xavier